Soins / Sans papiers : La baisse du soutien médicale de l'Etat au centre de nouvelles critiques
L'association Aides a dénoncé lundi les restrictions d'accès des étrangers au soutien médicale d'Etat (AME) prévues dans de dispositions législatives que doit examiner le Sénat mercredi, journée mondiale de lutte contre le sida.
« Aucune trêve n'est prévue, même pour le 1er décembre », a déploré l'association dans un communiqué. « C'est le jour choisi par les sénateurs pour valider les récentes attaques parlementaires contre le dispositif le plus important pour l'accès aux soins des migrants les plus démunis, l'AME », a-t-elle ajouté.
L'instauration d'un droit d'entrée de 30 euros, et la limitation du panier de soins couvert par l'AME « auront de graves conséquences sur l'accès aux soins d'un public déjà vulnérable, et sur la santé publique sur notre territoire », a analysé Aides. Plus grave encore, poursuit l'association de terrain, « c'est aujourd'hui le droit au séjour des étrangers gravement malades qui se trouve menacé » dont les séropositifs, « jusqu'ici en situation régulière, qui seront menacés d'expulsion vers des pays où il n'existe aucune garantie d'accès aux soins et aux traitements ».
Selon Aides, « les économies dérisoires faites sur le dos des étrangers malades seront vite englouties par le surcoût de ces mesures pour notre système de soins ».
L'association a rappelé que « la société savante et le corps médical ont eux aussi vigoureusement dénoncé ces mesures ».
Début novembre, juste après l'adoption de ces mesures par l'Assemblée nationale, le Conseil national du sida (CNS) s'était insurgé contre ce droit d'entrée à 30 euros, estimant que cela allait « éloigner encore davantage » les populations démunies de l'offre de soins.
De son côté, l'Ordre national des médecins avait écrit le 9 novembre aux présidents de groupe à l'Assemblée et au Sénat pour s'opposer à une telle mesure, contraire à la déontologie et à sa signature apposée à la Déclaration européenne pour un accès aux soins de santé sans discrimination.
Loi Hamon : Il existe de nouvelles procédures réglementaires
En savoir plus sur la carte tiers payant
Un palmarès en ligne des établissements traitant les cancers
Un décret pourrait diminuer encore davantage le remboursement
Santé au travail : peut-on faire de vieux os au boulot ?